La mort d'Orphée
50 photographies numériques.
À la fois poète et musicien, le personnage d’Orphée est tiré de plusieurs traditions remontant à la haute antiquité et est décrit plus précisément dans les métamorphoses d’Ovide. Ce mythe est un thème récurrent dans la peinture, etc. Cette série photographique met en relation le tableau « la mort d’Orphée » d’Emile Lévy avec des images saisies dans les régions suds des Balkans (notamment dans les Rhodopes), lieu de la tragédie de ce mythe.
Il s’agit d’évoquer les métamorphoses d’Ovide, de convoquer des transformations incessantes et de bousculer le système sensoriel pour voyager du monde terrestre aux enfers (et vice versa). Ce mythe se joue dans la lumière, dans les nuages, sur le seuil de l’obscurité, entre le monde des morts et des vivants. Il s’agit de créer une atmosphère flottante entre le réel et l’imaginaire. Cette succession de clichés s’intéresse à l’assimilation de la photographie à la peinture. Ces flous marquent non seulement des propos millénaires déformés par la force des rites et ayant fait l’objet d'une transmission orale, mais aussi une impossibilité du regard par rapport à la disparition d’Eurydice et d’Orphée comme un obstacle au signifiant. Ce langage à la fois pictural et poétique a pour objectif de se projeter vers un horizon imaginaire, à la recherche du langage lointain et complexe des mythes.
La dimension allégorique des clichés est un support à des réflexions d’ordre métaphysique à propos de questions fondamentales que sont le désir, l’amour, la mort. Il s’agit à la fois de s’interroger sur un rendu photographique ayant des similitudes à la peinture et de présenter le mythe pour en donner une interprétation visuelle, une perspective polysémique sans vouloir expliquer ou comprendre pourquoi Orphée s’est retourné sur Eurydice.