Dis papa
Le récit de famille peut réunir des gens qui s’aiment ou qui ne se supportent plus ou mal. Ma famille, comme beaucoup d'autres a subi de nombreux soubresauts : le deuil prématuré d'une mère, la maladie de mon fils au moment où il aurait dû s'affranchir et vivre une vie autonome et authentique. Ce récit commence le 10 décembre 2010 à l’annonce de cette affection sévère et chronique lors de sa première hospitalisation. L’acceptation a ouvert la porte à une autre forme d’engagement, celui de témoigner du trouble entre le moi et le monde extérieur. L’association des textes et des photographies s’est ensuite imposée notamment en vue de déléguer aux textes la notion d’intériorité.
La pratique de la photographie, depuis une trentaine d’années, s’est rapprochée du milieu des arts plastiques au point d’altérer voire de falsifier très souvent l’image du visage ou du corps. Les images sur écrits présentées ici ont pour objectif d’élargir le sens de l’humain et d’approcher le monde de l'autre à travers l'univers de la pensée. Elles se posent en témoins des représentations de l’isolement, de la confusion comme de l’angoisse et du repli social. La plus grande partie des clichés en extérieur a été prise dans le cercle familial. Les diptyques formés ont pour objectif de caractériser de manière métaphorique les facteurs de la vulnérabilité génétique. Le dispositif ainsi présenté relève de faits intimes et constitue un corpus documentaire visant à témoigner du vécu de la souffrance psychique de mon fils.
40 clichés et 40 notes iphone mises au rang de photographie